vendredi 20 juin 2014

Reimpression

Anthurus d'Archer - Reimpression
Un monde xérographique,

Les photocopieuses y sont des insectes,
Les insectes, les oiseaux y sont des machines,
Le métal y est la rumeur de la mer,
D'abord le feux nucléaire,
Puis le chant des machines, perchées dans les arbres,
L'épreuve de vérité, pluie de sélénium,
Et le pépiement des disparus.



Comme beaucoup de créateur j'ai des penchants démiurgiques.

J'aime l'idée de pouvoir créer un monde qui me ressemble, qui réagit selon mes lois, un monde qui s'anime et vit ensuite par lui même.

J'ai aussi une affection particulière pour les photocopieuses, compagnes de mes années d'étude mais également superbes productrices de sons et de rythmes.

J'ai donc crée Réimpression avec à cœur d'en faire un monde naturel synthétique ou les photocopieuses seraient en liberté.

La matière principale est le field-recording, appréhendé de la façon suivante:
1: Je diffuse des sons naturels dans des magasins reprographiques,
2: Je diffuse des sons de photocopieuse dans la nature.

Par la suite je mets cette matière en perspective en la faisant cohabiter avec les sons originaux placés sur un autre plan, ainsi qu'avec des titres de metal extrème trafiqués et des effets.

Au fur et à mesure de mon travail sur cette pièce j'ai été envahi par le souvenir de mon père décédé en 2004 et j'ai ressenti la forte identité entre le chant des oiseaux et la mémoire des disparus.

Chaque matin juste avant que le soleil ne se lève, les oiseaux se réveillent et chantent pour la première fois.

Dans Reimpression, ces oiseaux sont en pierre froide, ils sont perchés sur des branches de graphite, nimbées de brumes toxiques, avant que l'aube nucléaire ne vienne réchauffer la terre.





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